Le zéro-déchet s’attaque maintenant au milieu médical

Selon les statistiques de l'OMS, 15 % des déchets générés par les activités des établissements de santé sont considérés comme dangereux : infectieux, toxiques ou radioactifs. Ces résidus sont donc traités selon leurs types en suivant des protocoles particuliers. Mais que fait-on du reste ? Car 85 % environ des déchets liés aux soins de santé sont comparables aux ordures ménagères et ne sont pas dangereux.

Bien souvent, ces structures sont tenues par la loi de conserver les archives médicales un certain temps, 20 ans par exemple en ce qui concerne les dossiers patients contenant les radiographies, les soins reçus en hôpital, les prescriptions, ect. Mais une fois les délais de conservation écoulés ces déchets (confidentiels dans la plupart des cas) sont bien souvent incinérés ou pire, enfouis. 

Le zéro déchet est impossible à atteindre dans le milieu médical

Malheureusement, une partie importante des déchets médicaux sont sous forme liquide et donc perdus à jamais lorsqu’ils sont jetés dans les égouts ou dans des cuves spécialisées. Quel que soit le niveau de traitement offert par les stations d’épuration, la plupart des traitements conventionnels des eaux usées ne peuvent pas éliminer efficacement les composés pharmaceutiques et encore moins les récupérer pour une future réutilisation.

Mais ce n’est pas tout, les différents déchets que les hôpitaux et cliniques produisent sont de trois sortes. Les flux de déchets typiques comprennent les déchets dangereux, les déchets médicaux réglementés et les déchets non dangereux. Quelques exemples ?

Parmi les déchets dangereux, on peut citer les déchets de solvants provenant d'une unité HPLC ou les produits chimiques dangereux périmés. Les déchets médicaux réglementés comprennent par exemple les matériaux contaminés par des matières biologiques.

Les déchets non dangereux sont les plus nombreux : archives médicales, films radiographiques, pochettes plastiques… S’il y a une marge de progression, elle se trouve ici. Une des voies les plus prometteuses est sans doute le recyclage des films radiographiques où depuis 2010 quelques acteurs européens œuvrent vers 100 % de réemploi.

Un acteur de l’économie circulaire : Valorema

Depuis 2010, Valorema favorise l’économie circulaire en proposant de reprendre sans frais les archives médicales afin de détruire et recycler les vielles radiographies. Il les retraite ensuite via différents processus incluant de nombreuses personnes en situation de handicap. Dans certains cas l’entreprise fait même du rachat de radios médicales, notamment lorsque les stocks dépassent 300 kg de matière. Les prix de rachat varient alors selon la typologie des films radiographiques et la teneur en sels d’argent de ces derniers.

Dans le cas de Valorema, le recyclage du plastique est fait sous forme de textiles sportifs et les sels d’argent sont fondus en lingots puis revendus afin de rentrer de nouveau dans le circuit de production.

Il reste évidemment du chemin à parcourir car ce n’est là qu’une petite partie des déchets générés par les activités de soins et tous les pays ne disposent pas d’entreprise de destruction et de revalorisation.

Radio médicale

Le recyclage des radiographies argentiques

Les radiographies sont de deux sortes : numériques (ou DRY) et argentiques. La seconde est uniquement constituée de PET et d’encres. Elles sont donc relativement simples a recycler une fois les délais de conservation écoulés. 

Les radiographies argentiques tiennent leur nom de la fine quantité de sels d’argent qui les compose. Si ces radios ont été la norme dans le milieu médical elles sont aujourd’hui très peu utilisées mais elles remplissent encore les salles d’archives médicales des établissements de santé. Les stocks de radios se vidant peu à peu, leur destruction en conservant la confidentialité des patients est un enjeu important pour de nombreux établissements.

Pour finir, une bouteille à la mer...

Si vous êtes un hôpital, une clinique ou un autre établissement de santé, prenez le temps de comprendre d'abord vos processus et développez un partenariat solide avec votre entreprise de gestion des déchets. Vous devez pouvoir poser des questions, obtenir des garanties de non-enfouissement et de non-incinération et des certificats de destruction en toute confidentialité. Il est important de considérer votre rôle dans l'amélioration de la durabilité environnementale et de la rentabilité.